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EUNOUS

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3 mars 2006

Ce à quoi nous sommes condamnés si rien ne change...

En 140 avant notre ère, un homme s'élève contre la domination de Rome en Sicile.
Cet homme, un berger syrien du nom de Eunous, mène une armée de 50 000 esclaves prendre les villes d'Henna, Taormina, Héracléa et Murgantia face à quatre préteurs envoyés par Rome pour les écraser.
Il jette les bases d'un royaume des esclaves.
En 132, le consul Publius Rupilius écrase la révolte.
Les esclaves se suicident collectivement.
Eunous est capturé et crucifié...

Eunous, c'est vous, c'est nous tous, esclaves d'un monde qui vit sous la domination permanente d'un impérialisme et qui subissent une oppression discrète, silencieuse, mais non moins violente. Immergés dans une société qui nous façonne autant qu'elle nous guide, nous gardons espoir en l'avenir, croyons toujours pouvoir changer le futur, mais laissons toujours la guerre résoudre nos conflits, de façon violente et radicale.
Nous sommes systématiquement les victimes de notre propre passivité, de notre propre abandon. Aujourd'hui, les valeurs propres aux droits élémentaires de l'homme tendent à disparaitre devant notre incapacité à discipliner nos vies, à utiliser notre révolte pour jeter au quotidien les bases d'un avenir viable.
Aujourd'hui, le système néolibéral gangrène nos vies, met à bas nos valeurs et nos idéaux, uniformise nos pensées, contrôle nos actes, atomise la stabilité de nos échanges, remet au goût du jour les lois de la jungle qui suppriment le droit à la vie des plus faibles et aboutira finalement sur notre déshumanisation.

Eunous, c'est chacun de nous.
Ses esclaves, c'est notre société toute entière.
Si la passivité et la résignation continuent de diriger nos vies, nous acceptons notre suicide à tous et la crucifixion de chacun d'entre nous.
Le système libéral est déjà mort, les économistes le savent. Pourtant, personne n'a songé à prévoir ce qui viendra après, parce que personne ne veut admettre l'échec d'un sytème qu'on pensait tous parfait, la démocratie. Si nous ne pensons pas l'après-libéralisme, alors nous acceptons de voir s'installer l'immuable loi de la jungle ou le totalitarisme violent tel qu'on l'a connu au XXème siècle, mais sous une nouvelle forme qui ressemblera sans doute à ce que George Orwell avait prévu pour 1984...
Esclaves aujourd'hui, nous serons des robots demain...

Sauvons Eunous de la crucifixion...


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EUNOUS
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